Et si on laissait entrer la nature?

grand sedum spectabile et bourdon

Cet article participe au carnaval d’articles organisé par Heikel du Blog Jardiner Futé.

Pour connaitre les modalités de participation, c’est par ici : Jardiner Futé

Quelle place j’accorde à la nature?

Le sujet est donc fixé et l’exercice ressemble un peu à une dissertation. Le sujet choisi par Heikel a, il me semble une dimension philosophique :

Quelle place j’accorde à la nature dans ma pratique du jardinage et les avantages que j’en retire.

La question est complexe. Est-ce que j’accorde de la place à la nature dans mon jardin ? Est-ce que j’accorde suffisamment de place à la nature ? Quelle est ma propre place dans la nature ?

Depuis des centaines d’années, nous, êtres humains, avons eu tendance à penser que nous devions lutter contre la nature, qu’elle était notre ennemi. Nous constatons aujourd’hui que nous arrivons au bout de cette logique et que les hommes, trop nombreux et trop consommateurs, ne pourront pas survivre sans changer d’approche.

La prise de conscience est récente et n’est pas partagée par tout le monde. Certains jardiniers amateurs continuent d’utiliser des pesticides et des granulés qui tuent les escargots ou les mulots.

Mon jardin et la nature

Mon jardin est récent. Je ne l’ai investi qu’il y a deux ans et je tente d’en profiter en laissant de plus de place possible à tous ses habitants qui étaient là bien avant moi. En fait, j’aimerais bien en attirer un peu plus car j’aime bien les petites bêtes.

Chenille de Phalène
Chenille de Phalène
 

Ce n’est pas évident de laisser la nature avancer vers le jardin. Je suis un peu (très) formatée par mon éducation, ce que j’ai pu voir dans le passé et ce que je vois aujourd’hui encore autour de moi.

Ce n’est pas facile d’accepter que la pelouse ne soit pas tondue, pour laisser les herbes et les plantes sauvages se développer et les animaux qui en vivent, se reproduire. Ce n’est pas facile de partager ses légumes avec les mulots et les limaces. Ce n’est pas facile de convaincre son conjoint du bien fondé de notre démarche et de supporter les remarques étonnées des jardiniers « expérimentés».

Pourquoi tu n’emmènes pas ce vieux tas de bois à la déchetterie ? Tu laisses ces mauvaises herbes pousser ? Mais c’est quoi cette plante, elle n’est pas sauvage ? Ouh la la, ne laisse pas ces chenilles là, quand elles auront terminé leur plante, elles vont s’attaquer à tes légumes ! Tu ne devrais pas mettre de feuilles sur tes parterres, ce n’est pas bon (ah bon ?) et les oiseaux vont tout étaler.

Personne ne m’a jamais dit ouvertement que mon jardin était sale, mais je les ai entendus le penser !

crapaud
crapaud

Concrètement, comment je laisse de la place à la nature ?

★ Je n’aime pas tailler (sauf les fruitiers). J’aime voir les arbustes pousser comme bon leur semble. Je fais bien attention aux dimensions des plants à l’âge adulte  avant de les acheter. Pour les annuelles, j’aime qu’elles se ressèment toutes seules si elles se plaisent et qu’elles se mélangent aux plantes sauvages. J’aimerais laisser un maximum de plantes sauvages se mélanger à mes plantations mais mon éducation fait de la résistance.

★ Je tente d’attirer la faune sauvage ou en tout cas de ne pas la détruire volontairement. Il y a des tas de vieux bois un peu partout dans le jardin. J’utilise aussi des buches pour marquer le pourtour des massifs.

★ J’utilise la « production » du jardin pour recouvrir le sol. En hiver, je recouvre le sol du potager et des massifs avec les feuilles des arbres. Les oiseaux adorent ça. Il faut ramasser les feuilles et les remettre en place régulièrement car les oiseaux les éparpillent et les étalent sur la pelouse. Le tapis de feuilles crée un environnement favorable aux insectes, aux champignons et aux vers de terres. Ça grouillent de vie la dessous !

salamandre
La jolie salamandre du jardin

Et pourquoi j’essaie de laisser plus de place à la nature ?

★ Pour le plaisir d’observer la nature : les insectes, les oiseaux, les papillons, les batraciens,  écureuils et hérissons. C’est un plaisir toujours renouvelé pour moi de croiser le chemin d’un crapaud. Et quel bonheur quand cet automne j’ai rencontré une salamandre sur ma terrasse !

★ Pour le plaisir d’avoir un jardin fleuri et en bonne santé et qui, finalement, quand on ne s’embête pas à arracher toutes les herbes sauvages et à retourner la terre, ne demande pas tant que ça de travail.

★ Pour la satisfaction de ce besoin inné de se sentir en connexion avec son environnement. Je ne me sens pas bien quand je ne mets pas régulièrement les mains dans la terre. Le jardinage au naturel est une forme de méditation. On se concentre sur ce qu’on fait, on observe la nature, on est la nature.

chenille cynthia cardui belle dame
Chenille de papillon Cynthia cardui – Belle Dame

Ce qui reste à faire pour laisser toujours plus de place à la nature dans ma vie :

★ Définir des zones de pelouses non tondues.

★ Envisager un point d’eau près du potager. Actuellement, mon jardin profite de la marre des voisins mais elle un peu éloignée du potager et je ne crois pas que les salamandres vivent aussi loin de l’eau.

★ Créer des cachettes à crapaud au potager car actuellement je croise plus de crapauds dans les zones fleuries qu’au potager.

★ Planter plus d’arbustes à fruits pour les oiseaux

★ Proposer des hôtels à insectes fabriqués (donc pas très naturels mais jolis) ou simplement laisser plus de tas de bois et de branchages. Les positionner près des sources de nourritures.

★ Trouver une solution pour que les mulots me laissent quelques légumes. Et oui, la nature c’est bien joli, mais on aime bien aussi manger ses légumes!

Un jardin, reste un jardin, modelé par la main de l’homme et donc , forcément, pas naturel. Mais rien ne nous oblige à détruire la vie. A chacun donc de trouver son équilibre entre modelage et naturel.

Au sujet de l'auteur

Agnès

Agnès ♥ Blogueuse hyper active, je suis une passionnée de Déco, de DIY et de jardinage, toujours à la recherche de nouvelles inspirations et de choses à créer ♥

7 Comments

  • Très exactement ce que j’essaie d’expliquer autour de moi, un jardin c’est un miracle de vie et un lieu d’observation extraordinaire, comme dans une relation humaine, chacun apprend à se découvrir, communiquer et se respecter …

    • Beaucoup de personnes voient surtout qu’un jardin c’est beaucoup de travail, ils ne pensent pas au plaisir d’observer, d’admirer et le plaisir du contact avec la nature. Pour le jardinier, le jardin ce n’est pas du travail, c’est juste du plaisir!

  • Génial cet article ! Merci pour ta participation Agnès ! 😉

    J’ai adoré la fin quand tu listes les choses que tu peux encore faire pour tendre vers plus de nature dans ton jardin. Tu as mené une excellente réflexion je trouve, elle me plaît beaucoup.

    Merci encore, à bientôt ! 🙂

  • Bonjour,
    Toujours avoir un râteau à portée de main pour les dingos de pelouse qui pensent trop fort !!
    J’aime bien ton articles, et ta philosophie !
    Je m’attaque aujourd’hui à ce carnaval… mais il sera très peu question de jardin.
    Bonne fin de journée.

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